Il était une fois … Si vous avez avalé Cendrillon, englouti la Belle au bois dormant ou dévoré le Petit Poucet, pauvre de lui, vous le savez : toutes les belles histoires commencent obligatoirement par ces quatre mots.
Quand on y ajoute les chevaux, un spectacle élégant, la convivialité et un bon repas, on se dirige forcément vers un épisode cousu de grâce et d’enchantement.
Une belle histoire à la Quinta Cavaluz
C’est donc un moment particulièrement heureux et chaleureux que j’ai le plaisir d’ici vous conter. Tout a germé voici quelques mois dans les rêves d’une amie de longue date, Sophie pour la nommer. Passionnée de chevaux et dotée d’un cœur grand comme ça, elle a eu l’idée d’organiser la soirée d’adieu de son séminaire international dans le cocon familial de la Quinta Cavaluz.
Résumons son plan : un spectacle équestre suivi d’un dîner convivial chez l’habitant.
Ainsi donc, embarqués à Lisbonne dans un bus classé cossu, des invités venus des 4 coins du monde furent confortablement transportés vers notre petit cocon… sans avoir la moindre idée de ce qui les attendait. Surprise totale !
Nos braves toutous n’avaient jamais vu tant de monde au portail. Dès le débarquement des invités, ils se lancèrent dans un concours de jappements et d’aboiements du plus bel effet. Après la saga des caresses et des gratouilles, votre scribe emmena toute la petite troupe – les femmes, les hommes et les chiens – vers le premier point de rassemblement de la soirée, derrière la maison : la carrière illuminée.
Trois démonstrations d’art équestre
En selle sur le fier Paseo, pur-sang lusitanien, vêtue du traje tradicional portugues et coiffée de ce chapeau noir qui lui va si bien, Eva ma douce attendait le petit signal de la régie pour dérouler sa première reprise.
Comme de bien entendu, la sono fit son petit caca nerveux pendant les premières foulées. Fort heureusement, l’ingénieuse ingéniosité de mes deux fistons remit très vite les décibels sur le droit chemin et la voix pleine de Dulce Pontes s’éleva dans notre petit coin de ciel. Le plaisir des yeux fut donc notablement enrichi par la magie du fado.
Évidemment bien sûr, il n’était pas question de vivre ce gracieux moment sans un bel apéro. Entre autres gourmandises, le guacamole de Céline fit chavirer les papilles. Même l’invité natif du Mexique en fut troublé. Mes petites verrines de thon frais remportèrent elles-aussi un délicieux succès.
Profitant du défilé des toasts, de la valse des tacos et des généreuses lampées du jus de la treille, Eva fit un rapide crochet par les écuries pour changer de monture. Comme nos amis l’auront intuitivement deviné, le fidèle Enak ne pouvait pas manquer cette superbe soirée en son royaume. L’ampli chaud ne rua plus dans les brancards et notre public choyé fut porté par de nouvelles notes, ponctuées par une nouvelle ovation … en attendant le troisième et dernier volet du spectacle.
Un tableau final à voir en vidéo
Pour le scribe – qui faisait ce soir-là fonction de cuistot -, il était malheureusement temps de quitter la scène sablée pour aller surveiller la braise et poser des promesses imparables sur la grille : le porco preto et la côte de bœuf, sans oublier les petites brochettes « à ma façon ».
Comme vous, ami lecteur, je n’ai donc que la vidéo pour vous raconter le dernier tableau, présenté par Eva et sa complice surprise, arrivée tout spécialement la veille pour répéter ce numéro : la belle et charmante Maxi S. Moon, cavalière de grand talent. C’est par pure amitié qu’elle avait décidé, une semaine plus tôt, de sauter dans un avion pour nous aider à offrir ce bouquet final à nos convives. Waouw, quel beau geste Maxi ! L’élégance de ton amitié est un cadeau que nous n’oublierons pas de sitôt. Pour boucler cette petite parenthèse, je transmets aussi un énorme merci à mon ami Guy Lebrun qui n’est pas innocent dans l’affaire. Pour ceux qui s’en souviennent, sachez que nous avons revécu, ce soir, l’immense complicité qui avait nourri l’événement « Caval Gala » organisé chez Terre au Soleil.
Quand le jeu vaut les chandelles
Après cette dernière chorégraphie, la belle Obrigada et le charmant Paléro rejoignirent tranquillement leurs copains d’écurie pour machouiller leur récompense. De leur côté, les humains joyeux furent guidés vers notre maisonnée, transformée en resto pour la circonstance. Pour accueillir ce joli monde sous notre petit toit, autant dire que nous avions joué les déménageurs pendant une bonne partie de la matinée. Le résultat avait vraiment une chouette gueule : les musculeux efforts valaient clairement toutes les bougies allumées.
Dès leur entrée par le patio, avec le barbecue rougeoyant et les petites loupiotes tout autour, les invités n’avaient que des compliments à la bouche. Ils étaient manifestement ravis d’être accueillis pour une fête « chez l’habitant », plus insolite qu’un quatorzième repas dans un hôtel classique. Avec toute la famille sur le pont et l’aide précieuse de Sabine, notre stagiaire arrivée le jour-même dans les coulisses, tout a roulé comme sur des roulettes.
Le bar à vin imaginé par Virgil n’a jamais manqué de visiteurs. Il faisait la part belle aux produits d’un viticulteur local, la Casa Ermelinda Freitas, établi 7 petits kilomètres de la Quinta Cavaluz. Tout au centre de l’espace, la belle flambée faisait le job pour ajouter sa charge de sympathie à l’ensemble. Le grand buffet, préparé en joyeuse connivence par Céline et votre serviteur, fut très apprécié. Des produits simples, généreux, bien assaisonnés, couplés avec des grillades de grande qualité, issues elles-aussi d’une production locale.
Quand on oublie le temps qui passe
À la grande table, ça papotait dans tous les sens. Du rire, du relâchement. La belle humeur était générale. Un moment simple et vrai. Rien de mieux pour faire un pas vers le bonheur et oublier le temps qui passe.
Sur papier, il fallait boucler le dîner à 22 heures, mais personne ne voulait partir. Sachant que le retour se faisait avec le même bus confortable, le vote final entre le café et le dernier verre de vin ne fut qu’un simulacre de démocratie. Le petit grain noir n’obtint pas la moindre voix dans les urnes et le raisin fut élu président à l’unanimité.
Les dernières larmes de blanc et de rouge dansèrent donc dans les ballons pour accompagner l’assortiment de mignardises. C’est ce moment délicieux que choisit astucieusement mon Timour pour s’installer dans un coin de la pièce avec sa guitare et enchaîner trois chansons avec sa voix chaude et parfaitement posée. Ce fut l’autre waouw de la soirée ! Un épilogue totalement improvisé qui a bluffé tout le monde. Mon cœur paternel vibre encore avec les applaudissements nourris qui ont salué sa prestation.
Une chose est certaine : il faudra le refaire
Au bout du bout, notre Sophie était aux anges. Radieuse de chez radieuse. Sa petite idée risquée venait de se transformer en apothéose. Le temps d’un soir, l’esprit de communion a gommé toutes les frontières. Il n’était plus important de savoir qui était le boss, le manager ou le président. Ni qui était américain, allemand ou espagnol. Ce soir-là, à ce moment-là, tout le monde était simplement heureux.
Presque minuit. On remet les manteaux. Accolades, sourires, bisous. Un dernier mot d’adieu dans le bus. Le portail se referme. Deux cercles rouges s’évaporent dans la nuit. Voilà nos convives repartis avec un merveilleux souvenir. Pendant tout ce temps, notre équipe enthousiaste n’a que vaguement grignoté. Vite une table. On ouvre les bouteilles survivantes. Nous sommes 7 avec des paillettes dans les yeux et des étincelles dans le cœur. Un brin fatigués, oui, mais on recommence quand vous voulez !